T'as envie de me laisser un pourboire parce que t'aimes bien ce que je fais ?
Ben tu cliques ici.
La dictature, c'est "Ferme ta gueule". La démocratie, c'est "Cause toujours" (Coluche)
Influenceurs influencés

YouTube est un immense théâtre dans lequel chaque spectateur peut donner son avis sur les artistes. Chaque chaîne YouTube peut se comparer à un “parti politique”, qui peut-être une démocratie ou une dictature, selon la personnalité du YouTubeur.

Comment les spectateurs réagissent-ils aux vidéos qu’ils regardent ?

Et comment les YouTubers appréhendent-ils les pouces bleus, rouges et les commentaires qui sont parfois des éloges, des critiques constructives, mais parfois aussi des insultes exécrables. A partir de quand peut-on se permettre d’abuser ou de bafouer la liberté d’expression ?

 

 

Texte de la vidéo

YouTube est un immense théâtre dans lequel chaque spectateur peut commenter les artistes.

On ne se rend compte de la difficulté d’être remarqués que lorsqu’on se risque soi-même à monter sur scène, monter sa chaîne.

Mais c’est pas tout : comment ça se passe, après, le rapport avec le public ?

Je vais prendre comme exemple ma précédente vidéo dans laquelle j’ai évoqué le professeur Raoult et son médicament contre le covid-19 : l’hydroxychloroquine.

Comme c’est un sujet très clivant, cette vidéo a provoqué de nombreuses réactions.

Je t’invite à aller la regarder et jeter un oeil sur ses commentaires pour bien comprendre la suite que voici :

20 secondes après la mise en ligne de ma vidéo qui dure 5 minutes, j’avais déjà deux pouces bleus ! Sans doute deux abonnés qui me font une confiance aveugle.

Ça me fait plaisir, mais ça veut dire qu’il y aura aussi des gens qui vont rejeter ma vidéo par principe, sans même la regarder.

Je prend cette vidéo comme exemple, mais c’est valable pour toutes. Ne reste pas bloqué sur la chloroquine, c’est pas du tout le sujet ici.

Peu après la mise en ligne, il y a une série de commentaires élogieux, comme par exemple [Très bonne vidéo ! Du bon travail, et c'est toujours bon un esprit plus critique et surtout qui cite ses sources ] .

C’est sympa pour moi mais je dois pas oublier qu’il s’agit d'abonnés en accord global avec ma façon de penser.

Le temps passe, et les visiteurs suivants sont des spectateurs plus détachés : les premières critiques voient le jour [Je suis un peu déçue par vos arguments car ils me semblent fallacieux et vos exemples sont caricaturaux.[...]]

Les pouces rouges et les messages de désaccord augmentent progressivement.

S’ils sont drôles, pertinents ou bien écrits, ils peuvent être beaucoup likés et se retrouver en tête des commentaires.

Par exemple, en référence à l’hydroxychloroquine qui s’avale : [Anti tout le monde : Pour le coup, je bois pas tes paroles...]. Je suis bon joueur : le pseudo est c’est une bonne vanne. son commentaire a du succès, c’est légitime.

Qu’on le veuille ou non, le nombre de vues, les j’aime, j’aime pas et les commentaires influent inconsciemment sur notre perception de la vidéo.

Et moi, en tant qu’auteur, ces réactions m’interpellent encore plus. D’où le titre de cette vidéo: [influenceurs influencés].

Je te connais pas, je sais même pas si tu as regardé ma vidéo sur la chloroquine mais si tu l’as vu, t’as sans doute un avis, tu m’as peut-être jugé… C’est pas parce que tu ne dis rien que tu ne penses pas. La majorité silencieuse.

Bon, je suis content d’avoir une vue supplémentaire, mais c'est comme un vote blanc : j’ai aucune idée de ce qui se passe dans ta tête tant que tu réagis pas.

Comme en politique, on n'entend que ceux qui s’expriment.

Comme en politique, je lis et je réponds à ceux que j’ai envie, l’intérêt ou le temps de porter mon attention.

Et comme en politique, ma chaîne YouTube peut-être une démocratie ou une dictature.

Je peux interdire tous les commentaires comme ça !

Plus vicieux : je peux censurer les commentaires de mon choix pour réduire l'opposition au silence.

Ou juste laisser passer quelques critiques, pour faire genre.

Et d’un autre côté, je peux super-liker un commentaire, ce qui améliorera sa visibilité.

Je peux même épingler/imposer le commentaire de mon choix tout en haut de la liste.

Tu sais, c’est très tentant d’user et d’abuser de ces possibilités. Un youtubeur, il a certains points communs avec les politiques.

T’as déjà remarqué sur certaines chaînes, y’a que des commentaires positifs… Ca te paraît pas louche, toi, des pouces rouges mais aucune critique.

Bloquer tout ce qui nous plaît pas, je sais pas si c'est une stratégie gagnante à long terme.

C’est comme un article sur un site de vente qui n’a que des appréciations 5 étoiles, je m’en méfie comme de la peste.

Ca, c’est une citation que j’aime bien, que j’ai arrangé à ma sauce : [“Je ne suis pas d’accord avec ce que tu dis mais j’ai envie que tu puisses le dire].

J’aime bien la démocratie : c’est tout le monde : des gens normaux, des gens brillants, mais il faut aussi composer avec les com-plotistes : [[Tu fais parrtie de la Team Macron ...]Tu es un influenceur payé pour mettre les gens dans l’erreur][...]. Ah, c’est des vrais commentaires, ça, hein ! Je l’ai pas inventé !

Non, je fais pas partie de la Team Macron, je suis payé par personne, ou alors, faut qu’on me dise à qui je dois demander parce que ça peut m’intéresser.

C’est la liberté d’expression, c’est bien... Mais la liberté d’expression, c’est aussi ça :

[...]Ton QI doit être au niveau de tes genou !! Bye à tous ceux qui écoute cette merde[...]]

C’est ce qu'on appelle un troll, un rageux. C’est pas des vrais méchants, c’est comme un bébé qui pleure ou un chien qui aboie ; c'est leur façon de communiquer.

Le plus sage, c’est de pas y faire attention, mais c’est pas toujours évident.

C’est comme si t’as une chemise blanche et qu’il y a quelqu’un te gicle du ketchup dessus, ça te fout en l’air, tu vois plus que la tache, Tu te sens sale.

Je te connais pas, mais c’est peut-être toi la tache qui a écrit ça [...]Ton QI doit être au niveau de tes genou !! Bye à tous ceux qui écoute cette merde[...]].

Je pourrais te répondre, mais tu vas m’insulter encore plus, et les gens qui vont lire l’échange de messages vont me trouver aussi con que toi.

Il y a un proverbe qui dit [“La dictature, c’est “ferme ta gueule”. La démocratie, c’est “Cause toujours”]

J’ai deux solutions :

1. je laisse ton commentaire sans y répondre, en te laissant croire que tu m’as cloué le bec. Mais c’est moche comme un tag raté, qui a envie de voir ça ?

2. Ou alors, voilà ce que j’en fais, de ton commentaire : BANG !

Qu’est ce que tu ferais, toi, si t’étais à ma place ? Clique sur le petit “i” pour répondre.

Est-ce que mon pistolet à commentaires fait de moi le maître... Ou ma chaîne me rend-elle esclave ?

Esclave des vues, des like, des abonnés, du public. Esclave de YouTube, la loi du marché, qui a le droit de vie ou de mort sur mon existence numérique.

C’est lui qui décide de me recommander, de monétiser mes vidéos… ou pas. Je propose, Il dispose

Mais YouTube lui-même n’est rien sans les vidéastes. Et les YouTubers ne sont rien sans le public. Sans toi.

Alors finalement, qui c’est qui tient le couteau par le manche.

Logistique

Auteur du texte et acteur : Michel Defawes (le Black Coach)
Mise en scène et aide à la gestion du Black Coach : Cathy Moreno
Relecture et corrections : “Les coulisses du Black Coach” (remerciements à tous les membres qui ont participé)
Soutien financier : toi, si tu en as envie, c’est ici : https://fr.tipeee.com/black-coach

Musiques

"Echoes of Times", de Kevin Macleod
"Virtual Light", de Houses of Heaven
"The end", de Coyote Hearing
Slowly Until We Get There”, de Joey Pecoraro